La prévention, le repérage, l’accompagnement précoce et l’orientation vers une psychothérapie adéquate des personnes souffrant de séquelles post-traumatiques favorisent leur rétablissement et améliorent leur qualité de vie.
Approfondir mes compétences
Comment identifier un TSPT ? Avec quels outils ?
Vous êtes professionnel de santé ou psychologue et vous accompagnez une personne qui remplit au moins l’un des critères suivants :
– a vécu un ou plusieurs événements potentiellement traumatiques,
– présente des signes d’alerte d’une détresse ou d’une souffrance psychotraumatique,
– présente un ou plusieurs trouble(s) de santé mentale fréquemment associé(s) au TSPT,
– appartient à une population à risque en raison de sa profession ou de son histoire de vie.
Dans ce contexte, vous souhaitez approfondir l’identification du TSPT.
Vous êtes chercheur et vos travaux :
– portent sur le TSPT ou le TSPT complexe qui peuvent constituer votre critère de jugement principal, un critère de jugement secondaire, un facteur à prendre en compte dans votre analyse,
– impliquent de ne pas inclure des personnes présentant un TSPT ou un TSPT complexe.
Dans ce cadre, vous recherchez des instruments adaptés à vos objectifs.
Des outils sont à votre disposition pour faciliter votre démarche. Ils relèvent de deux catégories et remplissent des objectifs différents : le dépistage et l’évaluation diagnostique.
ZOOM
Notre dossier bonnes pratiques « Identifier un trouble de stress post-traumatique » à destination des professionnels et des chercheurs.
A découvrir : des questionnaires de dépistage et d’évaluation diagnostique, un guide pour choisir le questionnaire, prendre des précautions pour son utilisation et pour s’assurer de sa fiabilité, et les avantages et inconvénients à l’usage de questionnaires.
Les outils de dépistage
Les outils de dépistage permettent de détecter l’existence probable d’un trouble mais ne permettent pas de poser un diagnostic.
Aujourd’hui, les seuls outils de dépistage du TSPT disponibles sont des questionnaires d’auto-évaluation. Chez l’adulte, ils sont remplis par la personne concernée elle-même. Chez l’enfant, leur administration varie en fonction de l’âge et des capacités de compréhension. En cas d’empêchement de l’enfant, ils sont remplis par les personnes de référence (parents notamment).
Ces questionnaires évaluent des manifestations post-traumatiques ou symptomatiques du TSPT. Pour chacune d’entre elles, le répondant est invité à coter sa fréquence de survenue ou son intensité, parfois sur une période donnée. Selon la méthode de cotation de l’échelle, les individus qui présentent un score supérieur ou égal à un seuil sont identifiés comme à haut risque de présenter le trouble ou le construit psychologique.
Les outils d’évaluation diagnostique
Les outils d’évaluation diagnostique viennent en appui de la démarche diagnostique d’un trouble et permettent de confirmer sa présence et parfois sa sévérité mais ils n’apportent aucune information sur le diagnostic différentiel ou l’évaluation clinique globale de la personne bénéficiaire dont l’établissement demeure obligatoire.
Aujourd’hui, les outils d’évaluation diagnostique du TSPT se présentent sous la forme d’entretiens semi-structurés hétéro-administrés qui évaluent la fréquence et l’intensité des symptômes du TSPT sur une période donnée. Selon la méthode de cotation de l’outil, les individus qui présentent un score supérieur ou égal à un seuil présentent le trouble. Souvent, des seuils de sévérité peuvent être calculés, ce qui donne une idée de la gravité du trouble.
Leur passation est complexe et fait appel à l’expertise du professionnel qui les utilise. Les connaissances requises portent sur le trouble évalué ainsi que sur les principes de l’évaluation psychométrique et de l’interprétation des tests. Leur maîtrise exige un entraînement.
Précautions à prendre lors de l’utilisation d’un questionnaire dans une évaluation psychologique
Pour les professionnels
Pour garantir la pertinence et l’efficacité d’une évaluation par questionnaire, il est essentiel de :
- Clarifier les objectifs et les modalités de passation avec la personne bénéficiaire. Cela favorise un climat de confiance et donne du sens à la démarche.
- Obtenir son consentement éclairé et encourager sa participation active. Cela constitue un facteur de succès.
- Créer un espace d’échange bienveillant où la personne se sent écoutée et respectée. Répondre à ses interrogations et inquiétudes facilite son engagement et encourage une collaboration constructive. Ainsi l’évaluation ne se limite pas à une simple mesure : elle devient une opportunité d’accompagnement, aidant la personne à mieux comprendre son fonctionnement psychologique.
- Restituer les résultats. Cela permet d’éclairer la personne sur sa situation et peut l’aider à mieux comprendre son vécu. Pour favoriser cette appropriation, il est recommandé d’utiliser un langage clair et accessible, en adaptant les explications aux spécificités de la personne. Ce moment d’échange gagne en pertinence lorsqu’il met en perspective la demande initiale, les préoccupations exprimées, l’anamnèse et les résultats des questionnaires.
- Nommer explicitement les symptômes identifiés et, le cas échéant, le diagnostic posé. Cela peut aider la personne à mieux comprendre ses difficultés psychologiques. Illustrer ces éléments par des exemples concrets tirés de son quotidien, en s’appuyant sur ses propres mots et expériences, permet d’ancrer les résultats dans sa réalité et rendre les conclusions plus compréhensibles.
- Répondre avec bienveillance aux réactions suscitées par la restitution des résultats : apaisement, soulagement mais aussi inquiétudes et doutes. Cela favorise un échange constructif et ouvre la voie à des pistes d’accompagnement adaptées.
Pour les personnes concernées
Vous vous apprêtez à passer un questionnaire d’auto-dépistage d’un trouble de santé mentale. Quelque soit le résultat obtenu, gardez à l’esprit qu’aucun test psychologique n’est fiable à 100%. Autrement dit, il y a toujours un risque que le test soit :
- Faussement négatif et que vous ne soyez pas détecté alors que vous présentez la maladie,
- Faussement positif et que vous soyez détecté alors que vous ne présentez pas la maladie.
Aussi, en cas de doute ou de mal-être après la passation, même si le résultat est négatif, nous vous recommandons d’en parler à votre médecin généraliste ou de consulter un professionnel de santé spécialisé (voir carte des centres de soin en France ici)
Les questionnaires de dépistage et d’évaluation diagnostique
Certaines échelles ne sont pas disponibles au téléchargement comme :
- L’ITI : en cours de validation
- L’UCLA : en cours de validation
- La CAPS-5 : besoin d’une formation pour la passation
- L’ITQ-CA : version française non validée
