Skip to main content

Se reconstruire

La résilience

Dans le domaine de la physique, la résilience définit la capacité d’un matériau à absorber l’énergie d’un choc en se transformant. Depuis ce concept s’est répandu comme l’idée d’une capacité d’adaptation positive : après avoir été brisée par des épreuves de la vie, une personne résiliente deviendrait plus forte, plus solide. Surmonter un psychotraumatisme serait-il alors un parcours de réussite où devrions nous nous transformer en une meilleure version de soi qu’avant l’évènement ?

Nous savons au Cn2r que la réalité est tout autre : nous ne sommes pas égaux face aux évènements traumatisants et nous faisons tous de notre mieux quand nous souffrons de psychotraumatismes. La résilience n’est pas une qualité particulière dont une personne serait dotée ou non mais plutôt un ensemble de processus qui peuvent être soutenus et accompagnés collectivement.

Après un évènement traumatisant, notre capacité à reprendre le fil de notre vie dépend beaucoup de notre environnement, de notre personnalité, de notre âge, de notre entourage, de la nature de l’évènement traumatisant, de notre santé physique, etc. Comme chaque psychotraumatisme est singulier, chaque parcours de reconstruction est unique.

Il y a des jours où nous avançons d’un pas dans notre vie, d’autres où nous reculons de trois. Ceux aussi où nous ne pouvons plus du tout avancer. Et puis des jours où, par exemple soutenu par des proches ou une équipe de soignants, nous cheminons à pas de fourmi ou à grandes enjambées.

Parfois la force et le courage, c’est simplement de se lever le matin, de prendre un café avec un proche, de continuer son parcours de soin ou d’accepter qu’il y ait des jours plus difficiles que d’autres. Mais qu’il y en aura aussi de meilleurs. Au Cn2r, nous pensons que la résilience est la possibilité que nous avons de retrouver une qualité de vie satisfaisante.

Enfin notre chemin de reconstruction n’a pas à être solitaire : il doit être épaulé collectivement. Si la société dans son ensemble ne peut pas anticiper tous les évènements traumatisants, elle doit accompagner et soutenir au mieux les personnes à l’épreuve de psychotraumatismes.

Le kintsugi

Technique de l’artisanat japonais, le kintsugi consolide et répare un objet brisé en comblant ses fêlures de poudre d’or.

Ce processus demande du temps et de la patience. Les traces du choc sont toujours là, soulignées par la dorure. L’objet est transformé mais il retrouve sa finalité et son usage. Le kintsugi peut symboliser un parcours de vie avec un TSPT. La personne atteinte de TSPT, même guérie, n’est plus tout à fait la même.

Comme l’exprime Géraldine, membre de la Communauté de personnes à l’épreuve de psychotraumas (CPaEP) du Cn2r : « Nous restons traversés par ce que nous avons vécu, qui sans forcément nous hanter à vie, nous laisse une empreinte indélébile avec selon les moments, son cortège de maux, plus ou moins puissants et supportables. A un moment donné, le trauma devient une part constitutive de soi, de son identité même si elle ne s’y réduit pas et heureusement. » Comme une céramique soudée par le kintsugi.

Témoignages

Attention, certains propos peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Aller au contenu principal