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Violences sexuelles

Selon le Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure (SSMSI), plus de 114 000 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées en France en 2023, soit une hausse de 7% par rapport à l’année précédente. 37% d’entre elles ont été victimes de viol ou de tentative de viol.

Ces chiffres témoignent de l’ampleur du problème des violences sexuelles et soulignent la nécessité urgente de sensibiliser, de prévenir et de prendre en charge ces violences de manière efficace.

Il existe un lien étroit entre les violences sexuelles et les psychotraumatismes. Ce dossier s’adresse non seulement aux victimes directes, mais aussi à leurs proches, aux professionnels de la santé, et à toute personne soucieuse de comprendre et d’accompagner les victimes de violences sexuelles.

Attention certains chapitres de ce dossier peuvent être difficiles à lire. Prenez le temps de vous y préparer. Si vous ne vous sentez pas à l’aise, passez au chapitre suivant.

Cliquez ici pour visualiser le dossier intégral en PDF

Qu’est ce que le TSPT ?

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT), est un trouble qui survient à la suite d’un événement traumatisant dans lequel on est ou on se sent confronté à la mort (un conflit armé, un attentat, un accident de voiture…) ou on est attaqué dans son intégrité physique (une agression physique et/ou sexuelle, un viol etc.). C’est une réaction à un stress intense, qui survient en général un mois après l’événement, mais qui peut aussi se manifester plusieurs mois voire plusieurs années après le traumatisme. Il touche davantage de femmes que d’hommes, et aussi les enfants.

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Reconnaître les symptômes du TSPT

On retrouve quatre grands types de symptômes qui doivent persister au moins un mois et occasionner une gêne :

– De symptômes d’évitement : lorsqu’on évite de passer par telle rue, de faire telle activité, etc. En clair, on évite tout ce qui peut nous rappeler l’événement traumatisant. Cela peut aussi être éviter d’y penser ou d’en parler, ce qui rend d’autant plus difficile la prise en soin.

– Des symptômes d’intrusion : par exemple des reviviscences, malgré nous, on va « revivre » l’événement traumatisant et les émotions ressenties à ce moment-là. Ce sont des moments particulièrement violents qui peuvent paralyser la personne en proie à ces reviviscences. Elles peuvent prendre la forme de flashbacks, de cauchemars…

– De l’hypervigilance : on va sursauter au moindre bruit, être tout le temps sur le qui-vive, se retourner dans la rue pour voir si personne ne nous suit, etc. On trouve aussi des troubles du sommeil, de l’irritabilité, des troubles de la concentration, des comportements impulsifs…

– Des émotions ou idées négatives de soi : on va ressentir de la colère, de la peur, de la culpabilité ou de la honte en lien avec l’événement, on va avoir l’impression de se sentir insensible ou déconnecté des autres, de son entourage. Cela peut aussi être une incapacité́ à se souvenir d’éléments importants de sa vie ou des évènements traumatiques (typiquement en raison d’une amnésie dissociative et non pas à cause d’autres facteurs comme un traumatisme crânien, ou la consommation d’alcool ou de drogues), ou une distorsion au niveau de la temporalité ou du souvenir de l’événement.

Les facteurs de risque pour le TSPT

Tout le monde ne développe pas nécessairement un TSPT après un événement traumatisant, mais il y a des facteurs qui augmentent le risque. Ces facteurs comprennent :

– La gravité de l’événement ;

– La proximité de la personne par rapport à l’événement ;

– Le manque de soutien social ;

– Les antécédents de traumatismes passés ;

– Des antécédents d’autres troubles psychiques.

Il est important de comprendre que le TSPT n’est pas une faiblesse. Le TSPT est un trouble psychique qui peut apparaître chez toute personne ayant été exposée à des événements extraordinaires et menaçants. Dans les prochains chapitres, nous verrons comment identifier, gérer et surmonter le TSPT > En savoir plus sur le trouble de stress post-traumatique

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Violences sexuelles : quelques repères

Dans ce dossier, nous parlerons de violences sexuelles. Mais cette expression recouvre un certain nombre de situations. Voici comment la loi les définit :

Les différents types de violences

Le viol : est défini comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise. Est également considéré comme un viol tout acte commis par un majeur sur un mineur de 15 ans ou moins, ou lorsque la différence d’âge entre le majeur et le mineur est d’au moins cinq ans, même sans violence, contrainte, menace ou surprise. Il s’agit d’un crime. Référence : article 222-23 du Code pénal

Le viol incestueux : lorsqu’il est commis par un ascendant (et son conjoint si il ou elle a autorité sur la victime), un frère, une sœur, un oncle, une tante, un grand-oncle, une grand-tante, un neveu ou une nièce. Il s’agit d’une circonstance aggravante. Référence : article 222-22-3 du Code pénal

L’agression sexuelle : est une atteinte sexuelle commise sur une personne avec violence, contrainte, menace ou surprise mais sans pénétration (sinon il s’agit d’un viol). Il s’agit de contacts imposés sur des parties du corps spécifiques : le sexe, les fesses, les seins, les cuisses, la bouche. L’agression sexuelle peut également être qualifie d’incestueuse si elle est commise par l’une des personnes citées au paragraphe précédent. Il s’agit d’un délit. Référence : article 222-22 du Code pénal

Il existe d’autres formes de violences sexuelles qui sont définies par la loi, comme le proxénétisme, de personnes mineures ou vulnérables, le harcèlement sexuel, le « revenge porn » … Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site du collectif Nous Toutes, qui propose des ressources intéressantes et même des formations pour savoir caractériser les violences et les comprendre, ce livret édité par le Collectif féministe contre le viol, très complet sur les définitions légales et les parcours juridiques, ou encore les fiches de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles de Nouvelle-Aquitaine.

Pourquoi c'est important de les définir ?

Savoir définir si l’on a vécu un viol, une agression sexuelle, ou une autre forme de violence sexuelle est important pour ensuite pouvoir engager des poursuites judiciaires adaptées, accéder à des soins médicaux et psychologiques adaptés, bénéficier de l’accompagnement d’associations, etc. Si j’ai un doute sur la manière de qualifier ce que j’ai vécu, je me rapproche d’une association spécialisée (voir ci-dessous : « À qui demander de l’aide ? »). Je peux également appeler le 3919, numéro national de référence pour l’écoute et l’orientation des femmes victimes de violences.

Dre Mélanie Voyer, psychiatre et médecin légiste
De nombreuses victimes rencontrent des difficultés à déterminer s’il s’agit d’un viol ou pas. La question du consentement est très importante. On entend souvent : « Je n’ai pas réussi à le repousser ». La conséquence c’est que les femmes ne se sentent pas légitimes à parler de ce qui s’est passé ou bien elles craignent les représailles.

Les principaux chiffres

114 000
victimes de violences sexuelles. En 2023, les services de sécurité ont enregistré 114 000 victimes de violences sexuelles. Parmi ces victimes, 74 % ont subi ces violences en dehors du cadre familial ou conjugal, ce qui représente près de 84 000 personnes.

96%
des auteurs sont des hommes. En ce qui concerne les violences sexuelles hors cadre familial, la majorité des victimes ont subi des violences sexuelles physiques, telles que des viols ou des tentatives de viol, des agressions ou des atteintes sexuelles. Les femmes, qu’elles soient mineures ou majeures, constituent 85 % des victimes de ces violences, tandis que les auteurs sont presque exclusivement des hommes, représentant 96 % des personnes mises en cause.

1 femme sur 2
est victime de violence sexiste ou sexuelle. En France, plus d’une femme sur deux (53%) et plus de six jeunes femmes sur dix (63%) ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie. Source

80 %
des femmes handicapées sont victimes de violences. Près de 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences. Elles sont également quatre fois plus susceptibles de subir des violences sexuelles que le reste de la population féminine.

2 minutes 30
un viol ou une tentative de viol toutes les 2 minutes 30 (collectif Nous Toutes). En 2021, en France métropolitaine, les femmes âgées de 18 à 74 ans ont été victimes d’au moins 210 000 viols ou tentatives de viols au cours de l’année.

Retrouvez toutes les sources dans le document PDF en haut de page.

Les étapes clés du parcours juridique

Le parcours juridique peut sembler complexe et long, surtout lorsqu’on a subi des violences et qu’on craint, par exemple, des représailles. Or, savoir à quoi s’attendre et comment se préparer est essentiel pour se protéger tout au long du processus. Retrouvez les points ci-dessous dans leur intégralité dans le dossier PDF :

  • Le dépôt de plainte et l’enquête
  • L’instruction et l’éventualité d’un non-lieu
  • Préparer le procès

L’outil Memo de vie permet également de conserver une trace des violences vécues. L’application permet notamment de faciliter les démarches administratives, juridiques et psychologiques grâce à la possibilité de télécharger puis de partager un récit structuré de faits datés et détaillés, d’indices et de documents regroupés et sécurisés.

Dre Mélanie Voyer, psychiatre et médecin légiste
Durant toute la procédure, il ne faut pas hésiter à s’entourer, à faire appel à son avocat, à une association de victimes ou d’aide aux victimes, etc. Les points de vigilance à avoir sont tous les moments où il va y avoir nécessité de ré-évoquer les faits.

Les conséquences des violences sexuelles sur ma santé mentale

Au-delà du tabou qui entoure les questions de violences sexuelles, le phénomène de dissociation inclut des réactions de sidération et d’amnésie qui empêchent souvent les personnes victimes de témoigner de leur vécu, encore moins dans un temps court. Ces phénomènes sont des réponses normales à un stress extrême, et non des signes de faiblesse ou de complicité.

Les autres conséquences du traumatisme : Les violences sexuelles ont des conséquences psychologiques durables qui peuvent se manifester immédiatement après l’agression mais aussi des années plus tard. L’une des conséquences les plus courantes des violences sexuelles est le développement d’un trouble de stress post-traumatique. Mais d’autres réactions peuvent apparaître lorsqu’on vit une agression sexuelle à l’âge adulte.

Sidération et dissociation

La dissociation permet à la personne de se détacher émotionnellement et mentalement de l’expérience vécue, comme si elle en était spectatrice plutôt qu’actrice. On va par exemple avoir l’impression d’être détaché de son corps, d’être « comme dans un rêve ».

On parle de sidération comme d’une réaction de paralysie psychologique et physique face à un danger extrême, souvent décrite comme une « froideur » ou un « gel » émotionnel. Lors d’une agression sexuelle, elle se manifeste par l’incapacité à réagir, à se défendre ou à fuir, même si la personne est consciente du danger.

Selon une étude suédoise publiée en 2017, 70 % des victimes de violences sexuelles seraient concernées par la sidération. Cette incapacité a une influence sur la procédure judiciaire, durant laquelle on leur demande de raconter dans le détail les violences qu’elles ont vécues et d’être crédibles, ce que la dissociation rend impossible.

Peur, anxiété, phobie sociale, méfiance

Après une agression sexuelle, je peux éprouver une peur intense qui m’empêche de me sentir en sécurité, même dans des environnements familiers. Cette anxiété peut évoluer en phobie sociale, où les interactions sociales deviennent sources d’angoisse. Je peux progressivement avoir peur de me rendre dans des lieux publics, des grands rassemblements, et limiter mes interactions, ce qui peut conduire à un isolement social.

Je vais éprouver une grande méfiance vis-à-vis des autres, ce qui peut compliquer ma capacité à aller voir un professionnel et demander de l’aide. À l’inverse, le fait d’avoir vécu des violences sexuelles peut altérer mon évaluation du niveau de danger ; je vais dans ce cas faire confiance aux autres aveuglément et possiblement me mettre en danger.

 

Nouveau

Fatima Le-Griguer Atig, psychologue responsable coordinatrice USAP
Chez les personnes victimes d’agressions sexuelles, ce qu’on retrouve souvent ce sont des attitudes de prostration. Ce sont des personnes qui vont progressivement s’isoler sur le plan social : de la famille, des amis, du travail…

Détresse, dépression, idées suicidaires, auto-mutilation

La détresse psychologique est une réaction immédiate et prolongée aux violences sexuelles. Dans ces cas-là, je vais ressentir une profonde tristesse, un sentiment de désespoir, et une perte d’intérêt pour les activités que j’appréciais autrefois. Cette détresse peut évoluer en dépression, caractérisée par une faible estime de soi, des sentiments de culpabilité et de honte, et des troubles du sommeil.

La dépression majeure peut également inclure des pensées suicidaires, rendant la vie quotidienne extrêmement difficile à gérer. Les pensées suicidaires peuvent être persistantes et envahissantes, et dans certains cas, conduire à des tentatives de suicide.

Si je suis en détresse et/ou j’ai des pensées suicidaires, si je veux aider une personne en souffrance, j’appelle le 3114

Parfois, l’automutilation devient une manière de faire face à la douleur émotionnelle insupportable. En me blessant physiquement, je tente de soulager ma détresse psychologique, de regagner un sentiment de contrôle, ou de punir mon corps que je perçois comme la source de ma souffrance. L’automutilation est souvent un signe de détresse profonde et nécessite une intervention psychologique urgente.

Fatima Le Griguer Atig, psychologue responsable coordinatrice USAP
Les victimes d’agressions sexuelles sont exposées à un désinvestissement au niveau du corps. Certaines personnes vont arrêter de prendre soin d’elles, renoncer à leur image parce qu’elles ne veulent pas attirer l’attention, et vont se « négliger », parfois jusqu’à ne plus se laver. À l’opposé, d’autres personnes vont avoir des rituels de lavage, elles vont se laver plusieurs fois dans la journée avec le sentiment d’avoir un corps « souillé ». Malheureusement, cela peut être l’origine de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

Abus d'alcool et de drogues, conséquences sur la vie sexuelle

Les violences sexuelles peuvent également entraîner des comportements d’automédication, où on va se tourner vers l’alcool et les drogues pour échapper à la douleur émotionnelle. L’abus de substances peut fournir un soulagement temporaire, mais il exacerbe souvent les problèmes de santé mentale à long terme, conduisant à une dépendance et aggravant la détresse psychologique. L’usage de substances est souvent une tentative de gérer des symptômes comme l’anxiété, les troubles du sommeil, ou les flashbacks, mais il entraîne des complications supplémentaires et nécessite une prise en charge spécialisée.

Avoir subi des violences sexuelles, que ce soit à l’âge adulte ou pendant l’enfance, peut profondément altérer mon rapport à la sexualité et m’empêcher de vivre une sexualité épanouie, même des années plus tard. Cette perturbation est souvent liée directement au traumatisme psychologique et aux comportements d’évitement qui en découlent : je vais alors tout mettre en œuvre pour éviter que mon corps soit touché à nouveau, jusqu’à parfois cesser totalement d’avoir des relations sexuelles.

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Psychotrauma simple ou complexe ?

Les victimes de violences sexuelles peuvent souffrir de psychotrauma simple ou complexe, en fonction de plusieurs facteurs, dont la nature et la répétition des violences subies ainsi que l’âge auquel elles ont été exposées à ces traumatismes.

Pour en savoir plus sur le psychotrauma complexe > notre fiche explicative. À lire également : le dossier « violences intrafamiliales » et le dossier « enfants et adolescents« .

Trouble de stress post-traumatique simple

Le trouble de stress post-traumatique simple (TSPT) se développe généralement après une exposition unique à un événement traumatique extrême, tel qu’un viol ou une agression sexuelle.

Les symptômes du TSPT simple incluent souvent des reviviscences du traumatisme, des comportements d’évitement, de l’hypervigilance, et des altérations cognitives et émotionnelles. Ce type de traumatisme est souvent lié à un seul incident traumatique majeur (voir en début de page).

Le TSPT complexe

Le psychotraumatisme complexe, ou TSPT complexe (TSPT-C), peut apparaître après une exposition à un événement ou à une série d’événements de nature extrêmement menaçante ou terrifiante, le plus souvent prolongés ou à des événements répétitifs dont il est difficile ou impossible de s’échapper (par exemple des situations de torture, esclavage, campagnes de génocide, violence domestique prolongée, violences sexuelles ou maltraitance physique sur des enfants).

Cela inclut les violences sexuelles chroniques, notamment celles subies durant l’enfance ou dans le cadre de violences intrafamiliales. Les symptômes du traumatisme complexe peuvent inclure une dysrégulation émotionnelle, une altération de la conscience de soi et des autres, des relations perturbées, et des problèmes somatiques. Les victimes de violence sexuelle subie dans l’enfance ou celles qui ont été victimes de multiples agressions sont particulièrement à risque de développer un TSPT complexe.

Les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables au traumatisme complexe. L’exposition à des violences sexuelles durant les périodes de développement peut entraîner des perturbations profondes dans le développement émotionnel et psychologique (voir plus bas dans la page).

Agir en tant que proche

Il n’est pas toujours évident de reconnaître les signes de trouble de stress post-traumatique chez soi ou chez un proche. Il est tout à fait normal de ressentir une forme de stress aiguë dans les jours et les semaines qui suivent un évènement dramatique et d’autant plus lorsque les événements traumatisants se cumulent.

C’est la raison pour laquelle il faut que des symptômes gênants soient présents depuis au moins un mois pour qu’on puisse poser un diagnostic de TSPT. Seul un professionnel de santé peut réaliser un diagnostic, mais nous avons tous un rôle à jouer dans le repérage du trouble (voir plus haut > Reconnaître les symptômes du TSPT).

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Je reconnais les signes et j'écoute sans jugement

C’est prouvé : le soutien social est un facteur clé de protection vis-à-vis du psychotrauma. Quelqu’un de bien entouré aura moins de chance de développer un trouble de stress post-traumatique et se rétablira plus vite. Votre soutien, même non-professionnel, est donc essentiel.

En tant que proche d’une personne concernée, je peux reconnaitre certains signes évocateurs du trouble de stress post-traumatique :

– Des changements de comportement : si j’observe des changements marqués dans le comportement d’un proche après qu’il ou elle a vécu une agression sexuelle ou un viol, comme l’isolement social, il est nécessaire d’être attentif ;

– Cauchemars et troubles du sommeil : si quelqu’un me parle de cauchemars fréquents ou de problèmes de sommeil, il peut être à l’épreuve d’un TSPT ;

– Symptômes physiques inexpliqués : les personnes atteintes de TSPT peuvent également ressentir des maux de tête, des douleurs corporelles ou d’autres symptômes physiques sans cause apparente.

Pour soutenir un proche qui a subi des violences sexuelles et qui semble développer des symptômes de TSPT (ou de trouble de stress aigu), je peux suivre les recommandations suivantes si je suis moi-même capable d’apporter mon aide sur le moment :

J’écoute attentivement ce que mon proche veut partager et j’évite de minimiser ses sentiments ou de juger ses réactions. Je le laisse parler à son propre rythme et je ne le presse pas de raconter ce qui s’est passé s’il n’est pas prêt. Je peux aussi lui assurer que ce qu’il ressent est normal. Par exemple, je peux dire : « Ce que tu ressens est compréhensible après ce que tu as traversé. » Le tout étant de ne pas minimiser ses émotions, et éviter des conseils du type : « Essaie de ne pas y penser. »

Je fais en sorte qu’il ou elle soit en sécurité et je lui propose des infos et des ressources

J’écoute attentivement ce que mon proche veut partager et j’évite de minimiser ses sentiments ou de juger ses réactions. Je le laisse parler à son propre rythme et je ne le presse pas de raconter ce qui s’est passé s’il n’est pas prêt. Je peux aussi lui assurer que ce qu’il ressent est normal. Par exemple, je peux dire : « Ce que tu ressens est compréhensible après ce que tu as traversé. » Le tout étant de ne pas minimiser ses émotions, et éviter des conseils du type : « Essaie de ne pas y penser. »

Par exemple, je peux lui communiquer des informations sur les lignes d’écoute spécialisées comme le 3919 (violences faites aux femmes) ou des associations d’aide aux victimes. Je l’informe sur ses droits, les démarches légales possibles, et les lieux où il peut recevoir de l’aide, etc. Je partage des sites internet fiables où il peut trouver des informations et des témoignages.

Attention, des charlatans et « gourous » peuvent vouloir profiter de la douleur ressentie par les victimes de violences sexuelles pour leur soutirer de l’argent notamment. Je vérifie la fiabilité des informations et des personnes ressources que je conseille à mon proche, et je suis attentif à tout changement de comportement de sa part (dérégulation du sommeil, changement vestimentaire, isolement…).

Je l'encourage à bénéficier de soins et je surveille les signes de crise suicidaire

J’encourage mon proche à consulter un professionnel de la santé mentale formé au psychotrauma et je lui propose de l’accompagner à ses rendez-vous si cela peut l’aider à se sentir moins seul et plus soutenu. Je peux aussi me renseigner sur les différentes thérapies recommandées, comme les TCC ou l’EMDR pour pouvoir ensuite lui transmettre les infos et l’aider à trouver un suivi qui lui convient (voir plus bas « Les centres de soins »). Au quotidien, je peux aussi lui proposer des activités pour prendre soin de lui, comme la méditation, le yoga, des exercices de cohérence cardiaque, etc.

Les violences sexuelles augmentent considérablement le risque de développer un TSPT, qui à son tour est fortement associé à un risque accru de comportements suicidaires. On estime que les victimes de violences sexuelles présentent un risque de suicide deux à trois fois plus élevé, et ce risque est encore plus élevé chez celles qui développent un TSPT à la suite des violences. En cas de crise, je n’hésite pas à appeler les urgences (15) ou à chercher de l’aide professionnelle immédiatement.

Si je veux aider une personne en souffrance, je peux contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114. Le 3114 est accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement, en France entière. Un professionnel du soin, spécifiquement formé à la prévention du suicide, sera à mon écoute.

A qui demander de l’aide ?

Des structures comme l’unité de psychotraumatisme de l’hôpital Robert Ballanger, à Aulnay-Sous-Bois, proposent également des ateliers collectifs pour compléter les thérapies brèves.

Fatima Le-Griguer Atig, psychologue responsable coordinatrice USAP
L’idée c’est d’amener les personnes à se resocialiser, à rompre le phénomène d’isolement qui peut se produire lorsqu’elles ont été victimes, en particulier lors d’agressions sexuelles, et leur proposer également des activités psycho-corporelles.

Organiser ma mise en sécurité

Si je suis en danger, que je suis menacée de représailles et que j’ai peur de demander de l’aide par crainte que mon agresseur ne me retrouve, j’organise d’abord ma mise en sécurité. Par exemple, des associations locales, comme Solfa, dans le Nord de la France, accueillent des femmes victimes de violences dans des lieux dont l’adresse n’est pas connue. Dans tous les cas, je peux appeler le 3919 et demande de l’aide pour être protégée, par exemple demander à être anonymisée avant d’entamer un processus de soins.

Les centres de soin spécialisés

Plusieurs centres de soin spécialisés peuvent venir en aide aux victimes de violences sexuelles, notamment sur le plan des répercussions psychotraumatiques. Nous parlerons ici des structures accueillant des victimes adultes (pour les enfants et adolescents, voir plus bas).

Les Centres Régionaux du Psychotraumatisme (CRP) sont présents dans chaque région pour accueillir les personnes concernées par un psychotrauma. Certains centres sont spécialisés dans la prise en soins des adultes et / ou des enfants, d’autres accueillent spécifiquement les femmes victimes de violences sexuelles. Pour trouver le CRP le plus proche de chez moi, je consulte cette cartographie. Attention, il y a parfois un temps d’attente avant d’obtenir un rendez-vous.

Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) sont des structures proposant des consultations psychiatriques et psychologiques gratuites. Ils offrent des soins en ambulatoire et peuvent orienter vers des services spécialisés si nécessaire. Il en existe un peu partout en France (pour trouver le plus proche de chez vous, tapez CMP + le nom de la grande ville la plus proche de chez vous dans n’importe quel moteur de recherche).

Les professionnels en libéral, c’est-à-dire en dehors des structures hospitalières, des psychologues et des psychiatres sont spécialisés dans la prise en charge des psychotraumatismes. Ces consultations ne sont pas remboursées, sauf dispositifs particuliers.

Quelle thérapie fonctionne le mieux ? TCC, EMDR… Il existe plusieurs thérapies recommandées pour la prise en soin du trouble de stress post-traumatiques. Pour y voir plus clair et décider de la thérapie vers laquelle je souhaite me tourner, je peux consulter cette page.

Annuaire des associations

Les associations jouent un rôle majeur dans l’accompagnement des victimes de violences sexuelles et peuvent proposer différentes formes de soutien : permanence juridique, soutien psychologique, groupes de parole, hébergement d’urgence… En plus de celles qui ont déjà été évoquées dans ce dossier, en voici quelques-unes – la liste n’est pas exhaustive, si vous souhaitez référencer votre association contactez nous à redaction@cn2r.fr

Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) : Écoute, soutien, et information via la ligne téléphonique « Viols Femmes Informations » (0800 05 95 95), accompagnement juridique et psychologique.

France Victimes : assistance et soutien aux victimes de toutes sortes de violences, y compris sexuelles, avec un réseau de 130 associations locales offrant une aide juridique, psychologique, et sociale. Numéro d’appel : 116 006

Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) : ligne d’écoute nationale « 3919 – Violences Femmes Info » pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, etc.), hébergement d’urgence, accompagnement social et juridique.

Association En parler : groupes de parole pour les victimes de violences sexuelles, soutien psychologique et accompagnement.

En avant toute(s) : soutien et accompagnement des jeunes, des femmes et des personnes LGBTQIA+ victimes de violences sexistes et / ou sexuelles, avec une plateforme de chat anonyme et sécurisé commentonsaime.fr offrant une écoute et un soutien en ligne, plutôt à destination des jeunes femmes, et une autre plateforme premieresfois.fr à destination des 10-14 ans.

Femmes Solidaires : réseau de solidarité et d’entraide pour les femmes victimes de violences, proposant des actions de sensibilisation et de prévention, ainsi qu’un soutien et un accompagnement personnalisé.

Face à l’inceste : soutien aux victimes d’inceste et de violences sexuelles, campagnes de sensibilisation, et accompagnement juridique.

Colosse aux pieds d’argile : soutien aux victimes de pédocriminalité et de violences sexuelles dans le sport, accompagnement juridique et psychologique, et prévention dans les structures sportives.

Le Refuge : soutien et hébergement pour les jeunes LGBT+ victimes de violences familiales et d’exclusion en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre, y compris les violences sexuelles.

Les autres aides financières et juridiques

Indemnisation du FGTI : les viols, agressions sexuelles et atteintes sexuelles sur un mineur font partie des infractions pour lesquelles il est possible d’obtenir une indemnisation du Fonds de garantie des victimes (FGTI). La demande d’indemnisation est à déposer auprès de la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions de votre juridiction. Pour en savoir plus > Victimes d’infraction

Aide financière d’urgence : les victimes de violences conjugales peuvent, depuis 2023, bénéficier d’une aide financière d’urgence calculé en fonction du niveau de ressources et du nombre d’enfant à charge. La demande doit être faite auprès de la CAF. Plus d’infos > Aide d’urgence et pack nouveau départ

Les victimes de violences sexuelles durant l’enfance et l’adolescence peuvent prétendre à une prise en charge de leurs soins à 100%. La demande peut être émise par le médecin traitant et transmise à la CPAM (comme pour les maladies longue durée). Plus d’infos > site du collectif féministe contre le viol

Accompagnement associatif : des associations comme celles du réseau France Victimes peuvent proposer un accompagnement juridique aux personnes victimes de violences sexuelles. Se renseigner auprès du réseau par mail ou par téléphone au 1116 006.

L’aide juridictionnelle est un droit pour toutes les victimes de viol. Elle est attribuée aux victimes d’agressions sexuelles sous conditions de ressources. Je fais la demande auprès du tribunal judiciaire dont je dépends.

10 techniques pour s'aider soi-même

En plus de rechercher de l’aide professionnelle, il existe des techniques que vous pouvez utiliser pour vous aider à faire face au TSPT. Il ne s’agit pas de « guérir » du traumatisme ni de remplacer un traitement ou une thérapie, mais de quelques conseils pour la vie de tous les jours.

Voici quelques exemples > 10 techniques pour s’aider après un traumatisme

Comment aider un enfant/ adolescent ?

Les violences sexuelles peuvent avoir des conséquences profondes sur la santé mentale des enfants, pouvant se manifester, entre autres, par un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Le fait d’être un enfant, même très jeune, n’immunise pas contre le traumatisme et n’empêche pas de développer un trouble de stress post-traumatique. C’est la même chose pour les adolescents.

En tant que parent ou proche d’un enfant, on peut heureusement prévenir certaines violences et limiter ainsi le risque de voir apparaître chez l’enfant un TSPT.

Pédocriminalité, inceste... Comment les protéger ?

Pédocriminalité ou pédophilie ? Selon le Larousse, la pédocriminalité constitue l’ensemble des violences sexuelles commises sur un mineur. Pour Interpol, la pédocriminalité recouvre tout acte délictueux ou criminel à l’encontre d’un enfant (violences sexuelles, mais aussi traite humaine, esclavage, enlèvements, etc.). En France, ce terme est jugé préférable à celui de pédophilie par les victimes, parce qu’il met clairement l’accent sur la notion de crime. À noter : certaines ont une attirance pédophile mais sans jamais passer à l’acte. Si c’est mon cas, j’appelle le 0 806 23 10 63 (appel confidentiel et non surtaxé) pour recevoir une aide professionnelle.

Je m’informe sur les risques et les modes opératoires :

Il existe de nombreuses idées reçues sur le profil des pédocriminels, les modes opératoires employés, l’âge auquel survient tel ou tel risque… Pour protéger au mieux l’enfant de ces risques, il convient de s’informer au mieux, même si la lecture ou le visionnage de documents sur le sujet est parfois difficile. A ce sujet, le guide Protéger son enfant des violences sexuelles, de la psychologue Joanna Smith, est extrêmement complet et accessible à tous.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le milieu le plus à risque pour les enfants est… le cercle familial. Selon une étude de 2023, plus d’un tiers des femmes et près d’un quart des hommes victimes de violences sexuelles étant enfant ont été agressés par un membre de leur famille (père, beau-père, frère, oncle…).

J’explique à mon enfant de quoi il s’agit :

En fonction de l’âge de l’enfant, je peux échanger avec lui sur des thématiques d’éducation sexuelle : le consentement, les limites de l’intime, l’accès à la pornographie, etc. J’apprends à mon enfant à dire « non » de manière ferme et à demander de l’aide à un adulte de confiance si nécessaire. Il existe pour m’aider de nombreux guides destinés aux parents ou aux adultes aidants.

Quelques liens utiles :

Je reste vigilant :

Je suis vigilant à l’entourage de mon enfant. Qui sont ses amis, ses enseignants, ses entraîneurs, les voisins… ? Je suis attentif aux signes de comportements inappropriés ou suspects de la part des adultes. J’observe attentivement les comportements de mon enfant et je suis vigilant face aux changements soudains ou inexplicables, tels que la régression, les troubles du sommeil, l’anxiété ou l’isolement.

Le milieu sportif fait partie des environnements plus à risque concernant les violences sexuelles faites aux mineurs. Pour mieux comprendre ce phénomène, notre fiche sur les violences dans le sport et l’interview de Greg Décamps, enseignant-chercheur en psychologie du sport.

La CIIVISE, ou Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, est une commission créée en qui a été mise en place pour aider à mieux comprendre et combattre l’inceste et les violences sexuelles subies par les enfants en France. En plus de recueillir les témoignages de celles et ceux qui ont subi des violences sexuelles dans l’enfance, la commission formule des recommandations pour améliorer la prévention de ces violences et faciliter la prise en soins des victimes. En savoir plus > site internet.

À qui demander de l’aide pour mon enfant / adolescent ?

En plus des structures référencées au début de ce dossier, une aide peut être proposée :

Dans les centres médico-psychopédagogiques (CMPP) répartis partout en France ; pour les trouver, tapez « CMPP » le nom de la grande ville la plus proche de chez vous dans n’importe quel moteur de recherche. Ces centres proposent des accompagnements spécifiques pour les enfants et les adolescents ;

Dans les CMP enfants, des structures proposant des consultations psychiatriques et psychologiques gratuites. Ils offrent des soins en ambulatoire et peuvent orienter vers des services spécialisés si nécessaire. Il en existe un peu partout en France (pour trouver le plus proche de chez vous, tapez CMP + le nom de la grande ville la plus proche de chez vous dans n’importe quel moteur de recherche).

Dans les maisons des adolescents, qui sont spécialement conçues pour accompagner et aider les ados et jeunes adultes ;

Par les services de la PMI (Protection maternelle et infantile), pour les femmes enceintes et les jeunes enfants.

Les signes du TSPT chez l’enfant et l’adolescent

L’enfant et l’adolescent n’est pas « protégé » du psychotraumatisme de par son jeune âge. Qu’il se soit confié sur une agression sexuelle ou pas, je peux être attentif aux signes du trouble de stress post-traumatique afin d’aider mon enfant à aller mieux. Les symptômes peuvent inclure des peurs intenses, des cauchemars, une difficulté à distinguer le passé du présent, des réactions de stress liées à l’incertitude de leur situation…

Les signes qui doivent alerter

Dre Mélanie Voyer, psychiatre et médecin légiste
Tout symptôme qui marque des difficultés dans le développement psycho-affectif de l’enfant, des troubles comportementaux, des symptômes de dépression, ou encore de l’agressivité doit questionner. Si l’enfant est en âge de parler il faut lui poser la question de manière très simple : comment vas-tu ? Est-ce que quelqu’un t’a déjà fait du mal dans ton corps ou dans ta tête ?

Il est important d’être attentif à ces signes car le dévoilement des violences sexuelles n’est pas aisé. Cela prend encore plus de temps lorsque l’agresseur fait partie de la famille ou du cercle familial car l’enfant a peur de parler.

La plupart du temps, les enfants et adolescents ayant subi des violences sexuelles seront davantage touchés par ce qu’on appelle le trouble de stress post-traumatique complexe. Les signes qui doivent alerter :

  • Difficultés à réguler ses émotions
  • Attachement fragile
  • Régressions et changement émotionnel brusque
  • Agressivité envers soi et avec les autres
  • Difficultés de comportements, d’attentions et d’apprentissages
  • Troubles du sommeil et de l’alimentation
  • Manifestations somatiques (maux de ventres, maux de tête, eczéma, etc.)
  • Sentiment de ne jamais être à la bonne place
  • Culpabilité́, haine de soi, manque de confiance en soi
  • Conduites à risques
  • Difficultés à poser des limites

Plus d’infos dans cette fiche > Comprendre le traumatisme complexe chez l’enfant et l’adolescent

Au-delà de l’aide que vous pouvez trouver au sein d’associations, voici quelques conseils pour accompagner votre enfant à faire face au traumatisme :

Comment aider son enfant (0 à 5 ans)

Je crée des routines

Les routines stables offrent un sentiment de sécurité, essentiel pour réduire l’anxiété. Des gestes rassurants, comme un câlin avant le coucher ou des histoires réconfortantes, créent des moments apaisants qui aident à atténuer les effets du traumatisme.

Je joue avec mon enfant

Le jeu est un moyen efficace pour un jeune enfant de libérer ses émotions. Les jeux de rôle avec des poupées ou des figurines permettent à l’enfant d’exprimer indirectement des sentiments et des expériences difficiles. Les activités créatives comme le dessin ou la peinture aident également l’enfant à exprimer ce qu’il ressent de manière non verbale.

Je favorise le contact physique

Le contact physique doux et réconfortant (par exemple un câlin) libère des hormones apaisantes et réduit le stress. Porter simplement mon enfant dans mes bras renforce le lien affectif. 

Comment aider son enfant (6 à 12 ans)

Je mise sur les loisirs créatifs

J’encourage mon enfant à s’exprimer par l’art (dessin, peinture, écriture, danse…). L’expression artistique offre un moyen de donner forme aux émotions difficiles à verbaliser. Cela permet à l’enfant de mieux comprendre et de faire face à ses expériences douloureuses. Les journaux intimes peuvent également être un outil utile pour extérioriser ses sentiments.

J’encourage les discussions ouvertes

Je fais en sorte de créer un environnement où l’enfant se sent en sécurité pour parler de ses sentiments et expériences. Je l’encourage à poser des questions et à exprimer ce qu’il ressent sans jugement. En retour, je lui propose des réponses honnêtes et rassurantes adaptées à son âge.

 Je propose des activités apaisantes

Les activités sportives ou artistiques libèrent des endorphines qui agissent comme des antidépresseurs naturels. Participer à des sports, des cours de danse, ou des activités manuelles peut aider à libérer le stress accumulé et à promouvoir le bien-être émotionnel. La méditation et le yoga sont également bénéfiques pour certains enfants.

Comment aider son enfant (13 à 18 ans)

Je n’ai pas peur d’en parler

Ça n’est pas toujours facile, mais le fait d’exprimer ouvertement leurs expériences peut aider les adolescents à comprendre et à traiter leurs émotions. Le dialogue ouvert crée un espace sûr pour partager des pensées et des préoccupations.

Je le tourne vers l’avenir

Avoir des objectifs futurs donne un sens à l’expérience : compétition sportive, études… Cela peut aider les adolescents à se concentrer sur la construction d’un avenir positif plutôt que de rester focalisés sur le passé douloureux.

Je veille à ce qu’il soit entouré

Je facilite la participation de mon ado à des groupes de soutien entre pairs. Les adolescents peuvent trouver du réconfort et des conseils auprès de ceux qui partagent des expériences similaires. La participation à des activités sociales, des clubs ou des groupes de soutien peut être extrêmement bénéfique pour leur rétablissement.

Travailleurs sociaux, bénévoles, comment aider ?

Les professionnels qui interagissent régulièrement avec les victimes de violences sexuelles, que ce soit en tant que travailleurs sociaux, professionnels de santé, éducateurs, bénévoles dans des associations, ou dans des centres d’accueil et d’hébergement d’urgence, sont en première ligne dans le dépistage du trouble de stress post-traumatique. Dans vos interactions quotidiennes avec ces personnes, vous êtes souvent témoins des difficultés concrètes auxquelles elles sont confrontées, notamment les séquelles psychologiques des violences subies.

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Repérer les signes du TSPT

Votre rôle en matière de dépistage du TSPT est primordial afin d’orienter les victimes des ressources appropriées.

Voici les signes auxquels être attentifs :

– Des flashbacks ;

– Des cauchemars récurrents ;

– Une hypervigilance ;

– Des réactions de sursaut excessives ;

– Une détresse émotionnelle intense

– Des difficultés de concentration ;

– Des troubles du sommeil ;

– Des comportements d’évitement ;

– Des changements soudains dans le comportement ou l’humeur.

En reconnaissant ces signaux, vous pouvez jouer un rôle crucial en orientant les personnes vers des ressources appropriées et en les soutenant dans leur accès aux services de santé mentale.

Conseiller et orienter

On ne sait pas toujours quoi faire lorsqu’on accompagne une personne en souffrance qui présente des signes de TSPT. Au-delà de l’orientation vers un professionnel de santé, on peut accompagner la personne concernée au quotidien :

Lorsque vous conseillez et orientez des hommes, des femmes et des enfants victimes de violences sexuelles, transmettez-leur des informations claires sur le trouble de stress post-traumatique (TSPT) dans une langue et une forme qu’elles peuvent comprendre. Utilisez des fiches d’information adaptées et traduites si nécessaire, pour que les victimes puissent mieux appréhender ce qui leur arrive.

Les vidéos sont souvent un bon support de psychoéducation. Pour aborder le trouble de stress post-traumatique de manière simple, voici trois vidéos explicatives :

Assurez les que consulter un psychologue ou un professionnel de la santé mentale ne signifie pas qu’ils sont « fous ». Soulignez qu’ils ne seront pas forcés à raconter toute leur histoire à nouveau et qu’il existe des moyens de se sentir mieux.

Créez un cadre rassurant et stable est essentiel pour aider les victimes de violences sexuelles à se sentir en sécurité. Veillez à conserver un lien durable avec les personnes que vous conseillez et orientez. Le soutien social joue un rôle important dans le processus de guérison du TSPT, donc maintenir une relation continue et empathique peut être un facteur de protection important pour leur bien-être mental.

Soyez à l’écoute de la personne accompagnée et de ses besoins sans faire à sa place et sans la forcer à faire des choses à un moment où elle ne se sent pas prête. Laissez la aller à son rythme : ça n’est pas forcément le moment pour elle de porter plainte, d’entamer une thérapie ou de travailler sur les souvenirs traumatiques.

Se protéger soi-même

Votre engagement auprès des victimes de violences sexuelles peut avoir un impact significatif sur votre propre bien-être mental. Être exposé de manière répétée à des récits traumatisants augmente le risque de développer un trouble de stress post-traumatique vicariant (TSPT vicariant).

Le TSPT vicariant est une forme de stress traumatique qui affecte les individus qui sont exposés de manière répétée aux récits ou aux expériences traumatisantes des autres, souvent dans le cadre de leur travail ou de leur engagement professionnel. Contrairement au TSPT classique, où l’individu est directement exposé à un événement traumatisant, le TSPT vicariant se développe chez ceux qui entendent parler ou témoignent des traumatismes vécus par autrui. Pour en savoir plus, consultez :

Certains signes peuvent vous alerter sur l’état de votre santé mentale et la possibilité que vous soyez en train de développer un TSPT vicariant. Par exemple :

  • Si vous avez du mal à vous détacher de votre travail une fois chez vous ;
  • Si vous vous sentez constamment préoccupé par une personne que vous accompagnez ;
  • Si vous ressentez de la colère ou de l’irritabilité de manière disproportionnée ;
  • Si vous avez l’impression d’être submergé par vos émotions sans pouvoir garder de distance.

D’autres signaux peuvent inclure des perturbations dans votre sommeil, une vigilance accrue voire excessive, ou des changements dans vos habitudes alimentaires ou votre comportement social. Si vous remarquez ces signes persistants, n’hésitez pas à parler à un professionnel de santé, comme votre médecin traitant. Ils peuvent vous aider à trouver des stratégies pour gérer votre stress et votre anxiété, et vous orienter vers des ressources supplémentaires si nécessaire. Se faire aider dès les premiers signes peut contribuer à prévenir l’aggravation des symptômes.

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