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Migrations

Les personnes en migration ont pour la plupart vécu des événements traumatisants qui déclenchent souvent un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Alors qu’elles fuient déjà souvent des violences dans leur pays, leur parcours de migration, qui dure plusieurs années pour certains, est souvent marquée par de grands dangers mais aussi de la captivité, des tortures, des violences sexuelles ou encore la mort de compagnons.

Une fois arrivés dans un pays « sûr », comme la France, les violences continuent sous d’autres formes. Ne pas s’effondrer demande alors aux personnes, ainsi qu’à leurs enfants, beaucoup d’énergie d’autant plus que l’accès aux soins peut être long et compliqué.

Les professionnels et bénévoles qui accompagnent les migrants peuvent aussi être touchés par cette violence. Ils peuvent alors souffrir d’un TSPT vicariant, c’est-à-dire un TSPT provoqué par un événement traumatisant non pas vécu directement mais à travers la souffrance d’un autre. Il existe des ressources pour que migrants ou accompagnants repèrent une éventuelle blessure psychique mais aussi puissent la soigner et se porter mieux.

Comprendre le psychotraumatisme

Réfugiés et demandeurs d’asile

En plus des violences subies dans le pays d’origine et durant le parcours, des nouvelles violences sont souvent vécues dans le pays d’arrivée. Elles sont liées à l’incertitude face à l’avenir, à la barrière de la langue, au labyrinthe des démarches administratives, aux difficultés du quotidien pour se nourrir, se loger et travailler. Les personnes vivent aussi dans la peur d’être enfermées en Centre administratif de rétention et expulsées.

La procédure de demande d’asile déclenche également beaucoup de stress. Le risque alors de souffrir d’un TSPT est important. Il est nécessaire de repérer les signes d’alerte et de demander de l’aide pour soi ou pour son enfant.

Le stress post-traumatique

En Farsi

En Arabe

Pour obtenir un statut de réfugié ou de protection subsidiaire, une personne en migration doit convaincre que son récit de vie est vrai.

La prise en charge psychologique des migrants.
Marie-Caroline Saglio-Yatzimrsky

Cette étape difficile oblige à revenir sur des événements traumatisants alors que beaucoup de migrants souffrent d’amnésie traumatique, c’est-à-dire que pour les protéger de la souffrance, leur cerveau n’autorise pas l’accès aux souvenirs. Leur récit est alors souvent jugé « vague et non circonstancié » et la personne est déboutée du droit d’asile, ce qui renforce son désarroi. Il est important de comprendre que cet oubli des événements ne remet pas en question leur réalité ou leur gravité mais qu’il est l’un des symptômes possibles du TSPT.

Même sans titre de protection ou en situation irrégulière, une personne en migration peut chercher un soutien psychologique auprès des centres de santé PASS (permanence d’accès aux soins de santé) ou aux urgences des hôpitaux.

Il existe aussi des structures spécialisées comme le Centre Primo Levi à Paris ou Osiris à Marseille. Des interprètes professionnels peuvent faciliter le contact entre les soignants et les personnes en exil, sans devoir passer par une autre personne en exil ou un enfant de la famille.

Focus enfants

Un enfant peut aussi souffrir du parcours de migration de sa famille. Il est important d’aller chercher de l’aide auprès d’un professionnel si :

  • → L’enfant s’endort avec difficulté.
  • → Il mange moins ou trop.
  • → Il a des difficultés avec ses copains, ne vous regarde pas, est agressif.
  • → Il a l’air triste.
  • → Il est agité ou manque de concentration.
  • → Il a des difficultés pour parler français et pour apprendre à l’école.
  • → Il continue ou refait ses besoins sur lui ou au lit, la nuit, même s’il est grand.
  • → Il donne l’impression de redevenir petit dans ses attitudes.
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Accompagnants professionnels et bénévoles

Vous accompagnez ou êtes en contact professionnellement ou bénévolement avec des personnes en migration, souvent en grande vulnérabilité et en grande souffrance. Concentrées sur leur survie au jour le jour, ces personnes peuvent être moins attentives à leur équilibre.

Par ailleurs, dans beaucoup de cultures, faire appel à un professionnel de la santé mentale ne va pas de soi et beaucoup ignorent même que ce type d’aide existe. Il vous revient alors d’être attentifs aux signaux d’alerte du TSPT et d’évoquer avec eux la possibilité d’une consultation avec un professionnel de santé.

Il est utile aussi quand c’est possible de faire appel à un interprète pour que la personne puisse mieux communiquer et ainsi créer du lien pour faciliter la mise en place de soins mieux adaptés.

Votre travail ou votre engagement peut entraîner des conséquences sur votre santé mentale. Être confronté de façon répétée à des situations ou des récits traumatiques est un facteur de risque de TSPT vicariant. Les signaux d’alerte sont : de retour chez soi ne pas cesser de penser au travail ou être préoccupé en permanence pour une personne accompagnée ; de la colère ou de l’irritation ; le sentiment d’être envahi par les émotions, de ne plus garder de distance ; vous dormez moins bien, vous êtes toujours aux aguets. Si ces signaux s’installent, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.

Si vous avez besoin de soutien psychologique, une permanence téléphonique destinée aux professionnels est à votre écoute.

Pensez à prendre soin de vous au mieux : vous écouter et veiller à votre sommeil et au temps de repos, maintenir des activités et des relations qui comptent pour vous et être attentif à votre hygiène de vie et votre équilibre. Il est important aussi de ne pas rester seul avec ses difficultés, de discuter avec vos collègues ou votre équipe.

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