La plupart des exilés vivent des événements traumatisants, un traumatisme migratoire parfois déclencheur d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Fuyant déjà les violences dans nos pays d’origine, notre parcours migratoire, parfois étalé sur plusieurs années, est souvent jalonné de périls, allant de la captivité aux tortures, en passant par les violences sexuelles, voire à la mort de compagnons. 1 personne sans titre de séjour sur 6 souffrirait ainsi de stress post-traumatique en France.
Une fois arrivés dans un pays que nous considérons comme « sûr », comme la France, les violences ne disparaissent pas ; elles prennent d’autres formes. Ne pas s’effondrer nous demande alors, à nous comme à nos enfants, beaucoup d’énergie d’autant plus que l’accès aux soins peut être long et compliqué.
Les professionnels et bénévoles qui nous accompagnent dans ce périple peuvent également être touchés par cette violence. Ils peuvent alors souffrir d’un TSPT vicariant, c’est-à-dire un trouble de stress post-traumatique provoqué par un événement non pas vécu directement mais à travers la souffrance d’un autre. Dans ce dossier, nous verrons qu’il existe des ressources pour repérer d’éventuelles blessures psychiques, chez soi et chez les autres, mais surtout pour les prendre en compte et vivre mieux les traumatismes migratoires.