L’assiduité au traitement est largement traitée dans la littérature consacrée au TSPT, principalement en raison du lien robuste et positif qui l’unit à une réponse clinique favorable (Mills et al., 2016 ; Berke et al., 2019 ; Holmes et al., 2019 ; Rothbaum et al., 2019). Cependant, sa définition varie considérablement, allant de critères stricts comme la participation à l’intégralité du protocole thérapeutique, à des critères plus souples, tels que la participation à un nombre minimal prédéfini de séances (par exemple, au moins 8 séances sur un protocole de 12) (Coffey et al., 2016).
La relation entre l’assiduité et les résultats thérapeutiques est complexe. En effet, certains patients répondent plus rapidement que d’autres au traitement, rendant sans effet pour eux une prolongation du traitement (Hien et al., 2012 ; Strauss et al., 2022). Il a également été montré que d’autres interrompent leur traitement parce qu’ils ont atteint leurs objectifs thérapeutiques et bénéficient d’une réduction significative de leurs symptômes (Szafranski et al., 2017). Malgré ces nuances, une assiduité accrue demeure généralement corrélée à une meilleure réponse thérapeutique (Mills et al., 2016 ; Berke et al., 2019 ; Holmes et al., 2019 ; Rothbaum et al., 2019).
Concernant les caractéristiques psychosociales, la littérature actuelle échoue à trouver des facteurs prédictifs fiables. Seules quelques caractéristiques ont montré une association variable et souvent incohérente avec l’assiduité. À titre d’exemple, des analyses préliminaires conduites dans un ECR indiquent que les participants mariés présentent une plus faible probabilité de mener à terme leur thérapie (Back et al., 2019). Des analyses secondaires de plusieurs ECR révèlent que, parmi une multitude de variables explorées, seuls le type d’événement traumatisant, le statut d’emploi et le niveau d’éducation présentent une association consistante avec l’assiduité thérapeutique (Belleau et al., 2017 ; López-Castro et al., 2021 ; Zandberg et al., 2016).
Concernant les caractéristiques psychiatriques, la littérature montre que la sévérité initiale de la pathologie duelle TSPT-TUS et celle des troubles de santé mentale associés sont inversement corrélées à l’assiduité aux thérapies centrées sur le trauma. Par exemple, les résultats d’un ECR comparant, auprès des patients suivis en ambulatoire pour une pathologie duelle TSPT-TUA, l’efficacité de deux thérapies intégrées, montrent que le nombre quotidien de verres d’alcool avant traitement et la sévérité initiale du TSPT sont tous les deux négativement corrélés à l’assiduité (Sannibale et al., 2013). Back et al., (2019) retrouvent chez les vétérans une tendance significative en ce qui concerne la sévérité initiale du TSPT. Un autre ECR comparant l’efficacité du protocole COPE à celle du protocole Seaking Safety indique qu’une fréquence élevée de consommation excessive d’alcool dans les 3 mois précédant le traitement ainsi que la sévérité initiale du TUA sont toutes deux associées à une moindre assiduité thérapeutique et ce, indépendamment du type de traitement suivi (Norman et al., 2019). Enfin, l’analyse secondaire d’un ECR portant sur la thérapie par exposition prolongée a également révélé qu’une sensibilité accrue à l’anxiété ainsi qu’une consommation initiale plus fréquente sont associées à une augmentation du taux d’abandon (Belleau et al., 2017).
L’ensemble de ces résultats suggère que les patients plus sévèrement atteints présenteraient un risque plus élevé d’interrompre leur traitement.