Initialement, le terme « deuil » provient du latin populaire « dolus », lui-même dérivé du latin classique « dolor » signifiant « douleur ». Dans la langue française, un seul mot est employé pour désigner les différentes facettes du deuil. Le terme est employé pour désigner la douleur que l’on éprouve suite à la mort de quelqu’un, la mort d’un proche ou encore pour faire référence aux signes extérieurs (de deuil) « consacrés par l’usage » (Le Robert, s.d.).
En anglais, le lexique est plus riche puisque plusieurs termes permettent de nuancer différents aspects du deuil. Ainsi, le terme « bereavement » se rapporte à la perte d’une figure d’attachement, celui de « grief » est employé pour évoquer les réactions émotionnelles, cognitives et comportementales telles que le chagrin, la peine, la tristesse, etc., et « mourning » se réfère quant à lui, aux manifestations comportementales conscientes, souvent influencées par la culture, et donc associées aux aspects plus sociaux ou extérieurs de la perte. Ainsi, après le décès d’un proche (bereavement), survient fréquemment et non systématiquement, une réponse émotionnelle, cognitive et comportementale (grief) et grâce au travail de deuil (mourning), il est parfois possible d’atténuer cette réponse.
Néanmoins, pour certaines personnes, ce travail de deuil est impossible et reste bloqué aux réactions de deuil intense. À cet égard, divers termes sont couramment employés sans distinction pour décrire cette condition spécifique : deuil compliqué, deuil persistant complexe, ou plus récemment, trouble de deuil prolongé. En vue d’approfondir notre compréhension du deuil, qu’il soit « normal » ou « pathologique », de nombreuses contributions ont alors vu le jour, et continuent d’émerger depuis plus d’un siècle maintenant.