Dans le domaine de la physique, la résilience définit la capacité d’un matériau à absorber l’énergie d’un choc en se transformant. Depuis ce concept s’est répandu comme l’idée d’une capacité d’adaptation positive : après avoir été brisée par des épreuves de la vie, une personne résiliente deviendrait plus forte, plus solide. Surmonter un psychotraumatisme serait-il alors un parcours de réussite où devrions nous nous transformer en une meilleure version de soi qu’avant l’évènement ?
Nous savons au Cn2r que la réalité est tout autre : nous ne sommes pas égaux face aux évènements traumatisants et nous faisons tous de notre mieux quand nous souffrons de psychotraumatismes. La résilience n’est pas une qualité particulière dont une personne serait dotée ou non mais plutôt un ensemble de processus qui peuvent être soutenus et accompagnés collectivement.
Après un évènement traumatisant, notre capacité à reprendre le fil de notre vie dépend beaucoup de notre environnement, de notre personnalité, de notre âge, de notre entourage, de la nature de l’évènement traumatisant, de notre santé physique, etc. Comme chaque psychotraumatisme est singulier, chaque parcours de reconstruction est unique.
Il y a des jours où nous avançons d’un pas dans notre vie, d’autres où nous reculons de trois. Ceux aussi où nous ne pouvons plus du tout avancer. Et puis des jours où, par exemple soutenu par des proches ou une équipe de soignants, nous cheminons à pas de fourmi ou à grandes enjambées.